Ecolo mag sabrina debusquat

“Un ouvrage passionnant” | Ecolo Mag

Pour son n°63 de janvier-février 2018, l’Ecolo Mag vous réserve un beau dossier autour de la santé des femmes. Sabrina Debusquat y est interviewée par Sophie Macheteau. A lire gratuitement !

Extraits :

Pourquoi, 60 ans après la création de la pilule, voyons-nous arriver une génération « no pilule » revendiquant une contraception sans souffrance, non polluante et égalitaire ? Est-ce un retour en arrière ou une forte prise de conscience ?

À mon sens, c’est un progrès, la marque d’un féminisme qui avance, qui affine les droits des femmes, mais aussi d’une génération qui refuse de continuer écologiquement à scier la branche sur laquelle nous sommes assis. En l’occurrence, en matière de contraception, cela se traduit par des revendications du type « une contraception efficace, oui, mais pas au prix de souffrances, de décès de jeunes femmes en parfaite santé, ni de pollution. » La génération « no pilule » refuse de souffrir pour sa contraception et semble aussi, souvent, avoir le désir de faire avec le corps plutôt que contre. Elle pointe du doigt « l’inertie contraceptive » des générations précédentes, le fait d’avoir cru que la pilule était la contraception idéale et donc de n’avoir pas vraiment cherché à en développer d’autres, notamment sans hormones.

La génération « no pilule » refuse de souffrir pour sa contraception et semble aussi, souvent, avoir le désir de faire avec le corps plutôt que contre. Elle pointe du doigt « l’inertie contraceptive » des générations précédentes

Vous racontez, dans votre ouvrage, la genèse de la pilule, dont les motivations premières sont bien éloignées du bien-être de la femme.
Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?

En résumé, les arguments féministes ne faisaient pas mouche et la première pilule a été développée et financée en grande partie grâce à l’aide de riches milliardaires américains eugénistes, qui voyaient en elle l’occasion d’endiguer les masses populaires du tiersmonde – qui nourrissaient le communisme et dont ils avaient peur qu’elles déferlent sur les pays occidentaux pour les « envahir ». Le bienêtre des femmes n’était pas l’objectif premier. […]

Pourquoi sommes-nous si nombreuses à ressentir une baisse de désir suite à la prise de la pilule, alors que nos médecins disent « c’est dans vos têtes » ?

Je me suis longuement penchée sur la question et j’ai trouvé, à l’aide de la littérature médicale et de spécialistes, au moins 6 mécanismes liés à la libido et sur lesquels la pilule influe négativement.[…]

Ce comportement de négation constitue une violence médicale et semble indiquer que de nombreux médecins ignorent ou ne veulent pas voir les baisses de libido sous pilule.

Finalement, quand on se préoccupe du climat hormonal dans lequel la pilule plonge une femme, rien d’étonnant à cela ; mais c’est un fait largement ignoré et qui semble ne pas beaucoup intéresser. Il ressort de mon sondage que c’est pourtant le premier effet secondaire signalé par les femmes interrogées. Leurs témoignages montrent effectivement une forte tendance du corps médical à balayer cette affirmation d’un revers de main en concluant « c’est dans votre tête ». Ce comportement de négation constitue une violence médicale et semble indiquer que de nombreux médecins ignorent ou ne veulent pas voir cet effet indésirable. J’invite donc les patientes à s’écouter et à comprendre qu’elles seules savent profondément ce qu’elles ressentent et n’ont pas à subir ce genre de comportements violents et paternalistes”

 

Lire la suite dans l’article intégral : “Une pilule (contraceptive) bien amère…” par Sophie Macheteau sur le site d’EcoloMag.

Pour en savoir plus sur la pilule, son histoire, son impact sur la santé et l’environnement, lisez J’arrête la pilule.