Troubles de la libido sous pilule | Témoignages
D’après notre sondage réalisé sur 3 616 femmes, la baisse de libido est le premier effet secondaire indésirable ressenti sous pilule (46 % du total des femmes interrogées et 70 % des femmes ayant ressentis des effets secondaires négatifs ou indésirables sous pilule). Un décalage important existe à ce sujet entre ce que de très nombreuses femmes expérimentent et ce qu’indiquent les notices ou les médecins.
Un tabou immense et très peu souvent évoqué. Sauf par les femmes elles-mêmes :
« Quand j’ai arrêté la pilule en 2016, j’ai surtout découvert ma sexualité ! Je prenais la pilule depuis mes 17 ans. Je ne ressentais aucun plaisir car la pénétration faisait trop mal à cause d’une sécheresse vaginale et j’ai cru que c’était moi le problème. Et là je me rends compte que c’était la pilule ! À 29 ans je découvre enfin les joies de la sexualité avec mon partenaire ! Je ne reviendrai jamais en arrière. »
J’ai de la chance d’avoir un mari patient mais j’en veux à la pilule…
« La pilule m’a empêché d’avoir une sexualité épanouie pendant des années, mon seul regret est de ne pas avoir arrêté plus tôt. Je le vois maintenant. Mais avant d’arrêter, je trouvais juste cela commode, je pensais que toutes les femmes étaient comme moi. J’ai de la chance d’avoir un mari patient mais j’en veux à la pilule… »
« Sous pilule de 19 à 33 ans puis stérilet hormonal. Après le retrait du stérilet je redécouvre, à 44 ans, que j’ai une libido. C’est bien triste… Toutes ces années perdues… »
Je regrette de ne pas avoir su plus tôt combien ma vie sexuelle était affectée par ces hormones. Ma jeunesse aurait peut-être été beaucoup moins déprimante à cet égard.
« J’ai l’impression que mon histoire est celle de nombreuses trentenaires : on prend la pilule très tôt, on l’arrête pour tomber enceinte et on découvre sur le tard sa « vraie » nature (« ah bon, je peux avoir du désir aussi fort que ça, moi qui n’avais jamais très envie de faire l’amour avant ? »). Je regrette de ne pas avoir su plus tôt combien ma vie sexuelle était affectée par ces hormones. Ma jeunesse aurait peut-être été beaucoup moins déprimante à cet égard : dans quelle mesure le vaginisme dont j’ai souffert était induit par le manque de lubrification naturelle ? Et si mon désir n’avait pas été bridé par cette camisole chimique ? Mais, comme j’avais presque toujours vécu avec, je ne m’en rendais même pas compte. La caverne de Platon version hormonale. »
On a beau dire qu’une libido à zéro c’est un effet secondaire bénin, quand ça mène un couple au divorce c’est loin d’être bénin.
« Un an après un changement de pilule j’ai commencé à ressentir des douleurs pendant et après les rapports. On m’a traitée pour « mycoses » mais la situation empirait (perte de désir, peur lors des rapports, détérioration de ma relation de couple). La gynéco me parlait de « vaginite chronique », disait « c’est comme ça pour beaucoup de femmes, il n’y a pas d’explication »… En deux ans, aucun médecin ne m’a dit que ce problème pouvait venir de la pilule (je l’avais pourtant suggéré moi-même). Après tant de traitements, ma flore vaginale est abîmée et ne retrouvera peut-être jamais son état d’origine (sensibilité et fragilité anormale). »
« Je ne me suis jamais sentie aussi bien au quotidien que depuis l’arrêt de la pilule, j’ai une nouvelle vie : ma vie ! On a beau dire qu’une libido à zéro c’est un effet secondaire bénin, quand ça mène un couple au divorce c’est loin d’être bénin. »
Pour la « libération sexuelle » on repassera… »
« Je suis en colère car pour moi la pilule était synonyme de liberté. Or, en l’arrêtant et en retrouvant une grande partie de ma libido, je me suis rendu compte que c’était faux. Je ne savais pas que je l’avais perdue ! Ça me fait encore enrager aujourd’hui. »
« On me l’a donnée à 15 ans et au fur et à mesure des années elle a étouffé ma libido et ma sexualité. Alors pour la « libération sexuelle » on repassera… »
A 42 ans, j’ai l’impression de découvrir ma vraie sexualité, et qu’on m’en a privé pendant 20 ans.
« Je ne reprendrai plus jamais la pilule ni d’hormones sous quelque forme que ce soit. A 42 ans, j’ai l’impression de découvrir ma vraie sexualité, et qu’on m’en a privé pendant 20 ans. »
« J’ai l’impression d’avoir découvert ma libido à 30 ans… après un certain temps passé sans pilule. Je repense à tous les questionnements, le mal-être et les tourments que m’a causé ma libido éteinte alors que j’étais en pleine découverte de ma sexualité… Peut-être que ce n’est pas la faute de la pilule mais, en entendant les expériences similaires de mes amis, je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’elle a bien dû jouer un rôle. »
« Le pic de libido élevé pendant l’ovulation est pour moi un moment fort du cycle de la vie d’une femme. Je me suis sentie amputée sans cette sensation quand j’ai essayé de reprendre la pilule. Pour moi c’est réellement une castration chimique dont on ne parlait pas du tout il y a dix ans. Je suis heureuse de découvrir que cela devient un sujet d’actualité. »
« Chez moi, la pilule a entraîné rapidement une sécheresse vaginale puis des mycoses qui ont persisté malgré les nombreux changements de pilule. J’ai mis du temps à comprendre que cela avait un lien avec ma pilule. Malheureusement, tout cela a entraîné un blocage psychologique dont je peine à me sortir même après plusieurs années sans pilule. »
« J’ai commencé la pilule en même temps que ma vie sexuelle. Pour moi, il était impossible de faire le lien entre mes symptômes et le traitement. J’ai donc naturellement associé les mycoses et autres problèmes de ce type à la sexualité plus qu’à la pilule, qu’on m’avait présenté comme « micro dosée » donc « inoffensive ». Il a fallu que j’attende mes 26 ans et une envie de grossesse pour arrêter la pilule, retrouver mes cycles et la libido qui allait avec… »
Pour en savoir plus sur les liens entre baisse de désir sexuel et contraception hormonale, lisez J’arrête la pilule.
Témoignages recueillis lors du sondage “Les femmes et la pilule” réalisé début 2017 dans le cadre de la rédaction du livre J’arrête la pilule.