La génération no pilule réclame une contraception moins sexiste | El Pais
Le premier quotidien espagnol a interviewé Sabrina Debusquat sur la génération no pilule : “Ils considèrent les contraceptifs hormonaux avec suspicion et réclament des méthodes plus naturelles et co-responsables avec les hommes. Nous parlons avec Sabrina Debusquat, auteur du livre J’arrête la pilule.”
Lire l’article La génération no pilule réclame une contraception moins sexiste (uniquement en espagnol)
Extrait en français :
“Aujourd’hui de plus en plus de femmes voient dans la pilule un outil efficace mais synonyme d’effets secondaires et de pollution de l’environnement. Les baisses de libido, migraine et autres effets qui accompagnent la prise d’hormones diminuent le bien-être quotidien des femmes et les hormones de la pilule sont des puissants perturbateurs endocriniens qui, rejetés dans nos eaux usées, féminisent la faune puis reviennent dans l’eau du robinet. Face à cela, les jeunes femmes cherchent de nouvelles solutions pour obtenir la même efficacité mais sans effets secondaires ni pollution. Cette génération refuse d’avoir à souffrir ou polluer pour sa contraception.”
Mon enquête montre que l’entreprise qui a commercialisée la première pilule a fait l’objet à plusieurs reprises d’enquêtes et de procès qui soupçonnaient des manquements graves à l’éthique mais ces procédures n’ont jamais abouti.
“Mon enquête montre que l’entreprise qui a commercialisée la première pilule a fait l’objet à plusieurs reprises d’enquêtes et de procès qui soupçonnaient des manquements graves à l’éthique mais ces procédures n’ont jamais abouti. Des femmes sont également décédées durant les premiers essais et n’ont jamais été autopsiées. Quand elles se plaignaient d’effets secondaires ils étaient souvent considérés comme « imaginaires ». Dès les premiers tests sur la pilule on a minimisé voire nié la parole des patientes et cet état d’esprit infuse encore aujourd’hui. Parmi les milliers de témoignages de femmes recueillis au cours de mon enquête, la plainte qui revenait le plus souvent c’est « mon médecin me dit que c’est dans ma tête alors que dès que j’arrête la pilule le symptôme disparait ». La science met parfois des dizaines d’années avant de comprendre que tel médicament peut avoir tel effet secondaire alors je recommande aux patients de savoir aussi s’écouter eux.”
Dès les premiers tests sur la pilule on a minimisé voire nié la parole des patientes et cet état d’esprit infuse encore aujourd’hui. Parmi les milliers de témoignages de femmes recueillis au cours de mon enquête, la plainte qui revenait le plus souvent c’est « mon médecin me dit que c’est dans ma tête alors que dès que j’arrête la pilule le symptôme disparait ».