“La pilule, on en parle ?” | NewVo Radio
“Mon enquête montre qu’avec tout ce que nous savons aujourd’hui des perturbateurs endocriniens (les hormones de la pilule en sont parmi les plus puissants) nous ne pouvons décemment pas croire que l’on peut exposer des organismes sains à ces hormones sans qu’il n’y ait aucune conséquence. […] Les jeunes femmes modernes n’acceptent tout simplement plus ce qu’acceptaient leurs aînées, elles demandent mieux.”
Margaux Chikaoui, auteure et membre du site NewVo Radio vous propose une interview passionnante et synthétique de Sabrina Debuquat autour de son enquête J’arrête la pilule et de ce qu’elle dit de nos sociétés :
Extraits :
“La pilule a été et est toujours synonyme d’émancipation sexuelle car elle permet d’éviter la grossesse de manière simple et efficace. Mais ce que révèle mon enquête ce sont les nombreuses zones d’ombre. Or elles restent encore aujourd’hui peu connu des femmes (et même des professionnels). Pour pouvoir « juger » la pilule, encore faudrait-il que chacun dispose d’informations claires, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, notamment parce qu’elle est entourée d’une aura progressiste et féministe qui nous empêche d’être objectifs ou de lui adresser toute critique. Ce que mon enquête montre c’est qu’elle est loin d’être le summum d’une émancipation totale puisqu’elle expose les femmes à des risques qui vont jusqu’à la mort pour assumer la charge contraceptive.
Aujourd’hui et précisément parce que les femmes sont de plus en plus libres et imposent leurs opinions, de nombreuses jeunes femmes remettent en question le principe même de prendre un médicament puissant perturbateur endocrinien pour assumer la charge contraceptive.
Aujourd’hui et précisément parce que les femmes sont de plus en plus libres et imposent leurs opinions, de nombreuses jeunes femmes remettent en question le principe même de prendre un médicament puissant perturbateur endocrinien pour assumer la charge contraceptive. Les jeunes femmes de la génération no pilule ne voient pas pourquoi elles devraient accepter cela alors qu’il existe d’autres solutions et elles demandent à notre société de se saisir de la question afin de développer et d’améliorer des solutions contraceptives sans médicalisation, ni hormones et donc sans risques d’effets secondaires, de souffrances ou de pollution. Les jeunes femmes modernes n’acceptent tout simplement plus ce qu’acceptaient leurs aînées, elles demandent mieux.”
Mon enquête montre qu’avec tout ce que nous savons aujourd’hui des perturbateurs endocriniens (les hormones de la pilule en sont parmi les plus puissants) nous ne pouvons décemment pas croire que l’on peut exposer des organismes sains à ces hormones sans qu’il n’y ait aucune conséquence.
“Mon enquête montre qu’avec tout ce que nous savons aujourd’hui des perturbateurs endocriniens (les hormones de la pilule en sont parmi les plus puissants) nous ne pouvons décemment pas croire que l’on peut exposer des organismes sains à ces hormones sans qu’il n’y ait aucune conséquence. Mais ces conséquences sont parfois faibles, floues ou ne se déclenchent que des années après la première prise. Bref, elles sont mal connues et nous atteignons là nos limites techniques car cela concerne des maladies multi-factorielles. Pourtant, des travaux scientifiques montrent depuis les années 1960 que les hormones de la pilule génèrent chez la majorité des femmes des carences chroniques en vitamines et minéraux essentiels qui impactent de nombreuses fonctions corporelles pouvant entraîner une perte d’énergie, une diminution de la libido et favoriser la dépression. Tout cela n’est pas anodin et diminue le bien-être quotidien des femmes or ces effets sont trop souvent niés, glissés « sous le tapis » ou qualifiés d’inexplicables alors que mon enquête montre que ce dont les femmes se plaignent sous pilule trouve systématiquement une explication scientifique logique.
Critiquer la pilule est souvent l’apanage des pro-vie, » J’arrête la pilule » montre que l’on peut avoir un avis acéré sur la question sans pour autant remettre en question l’usage et l’objectif contraceptif de la pilule, n’est-ce pas ?
Effectivement, comme trop souvent concernant ces sujets, le nouveau point Godwin est celui de la Manif pour tous. Soixante ans après la naissance de la pilule il est encore difficile d’en débattre sereinement et les réflexes sont pavloviens. C’est comme si vous deviez être totalement pour ou totalement contre, ce qui est ridicule.”
Interview à lire en intégralité sur NewVo Radio : “La pilule, on en parle ?“
Pour en savoir plus sur la pilule, son impact sur la santé et l’environnement et les alternatives non hormonales existantes, lisez J’arrête la pilule. Sortie en poche septembre 2018, J’ai Lu.