Le remonte-couilles toulousain
La revue toulousaine de “critique sociale” Jef Klak publie un article passionnant autour de la contraception masculine. Morceaux choisis…
Lire l’article en intégralité : “Le remonte-couilles toulousain” par la revue Jef Klak.
“De leur côté, une majorité des médias, quand ils ne relaient pas des annonces sensationnelles – aussi mal documentées que rapidement oubliées – sur la prochaine pilule masculine miracle, s’évertuent à faire circuler les pires poncifs, sans analyse ni nuance, sur le manque de confiance des femmes et ces « messieurs qui ne sont pas encore prêts », même dans le cadre d’un couple. N’en déplaise aux défenseurs du statu quo, les rares tentatives de publicité de méthodes contraceptives masculines arrivent souvent à toucher une « demande » sans doute moins arquée sur ses stéréotypes qu’on ne le pense.”
“Tandis que les premières femmes ayant adopté la pilule se sont retrouvées à ingérer des doses monstrueuses d’hormones, et qu’encore aujourd’hui beaucoup vivent très mal la prise de leur contraception, du côté des hommes, on a l’impression de faire face à une recherche du zéro effet secondaire, zéro contrainte. S’il est en effet important de ne pas reproduire les erreurs commises pour la contraception féminine, certaines réticences restent spécifiques aux hommes.
“Tandis que les premières femmes ayant adopté la pilule se sont retrouvées à ingérer des doses monstrueuses d’hormones, et qu’encore aujourd’hui beaucoup vivent très mal la prise de leur contraception, du côté des hommes, on a l’impression de faire face à une recherche du zéro effet secondaire, zéro contrainte”
« Je ne pourrais pas prendre de pilule masculine. Ce n’est pas comme le préservatif qui quelque part met en avant le sexe de l’homme… Là, j’aurais l’impression d’être comme ces hommes qui utilisent des crèmes, qui se maquillent, qui font attention à leur apparence extérieure et intérieure. Je ne sais pas, ce n’est pas très viril, quand même. Enfin, je ne veux pas dire que les hommes doivent être machos, mais ils ne doivent pas pour autant se féminiser. » On touche là un point sensible, ou plutôt non, on n’y touche pas, surtout pas. Sigrid se confronte à la question lorsqu’elle fait des interventions avec des enfants : « On parle de toute la contraception féminine, de la pose du stérilet et tout. Quand on aborde la vasectomie, dans l’imaginaire, c’est la castration, se faire enlever les testicules, et ils sont tous en train de se trémousser sur leur chaise “Ah ! Mais c’est trop horrible !”. Alors qu’avec le stérilet, c’est silence radio. »
Quand on aborde la vasectomie, dans l’imaginaire, c’est la castration, se faire enlever les testicules, et ils sont tous en train de se trémousser sur leur chaise “Ah ! Mais c’est trop horrible !”. Alors qu’avec le stérilet, c’est silence radio. »
“Dès leur puberté, parfois même plus tôt, les femmes sont alertées à propos de leur fécondité ; leur corps devient le sujet de toutes les attentions du corps médical, gynécologues en tête. Il est soumis à un ensemble de manipulations et d’injonctions auxquelles il est difficile de se soustraire. Les hommes, eux, jouissent d’une paix royale à ce sujet. […]
“… la question de la contraception masculine doit être reliée à une problématique plus générale, celle de la domination masculine. La critique passe notamment par la reconnaissance de privilèges. « Ce n’est pas l’expression d’une domination qu’on exerce directement, affirme Quentin, c’est plutôt le bénéfice d’un privilège. On dispose entre autres de celui de ne pas se soucier de la contraception, et c’est bien l’expression d’un rapport de domination.”
La question de la contraception masculine doit être reliée à une problématique plus générale, celle de la domination masculine
Lire l’article en intégralité : “Le remonte-couilles toulousain” par la revue Jef Klak.
Pour en savoir plus sur cette génération d’hommes et de femmes qui souhaitent mieux partager la charge contraceptive, lisez l’enquête J’arrête la pilule.