[PODCAST] L’évolution de notre rapport à la pilule | France Culture
LSD (La Série Documentaire) de France Culture vous propose cette semaine une thématique autour du sexe. Dont un volet sur la contraception et l’histoire de la pilule.
Trouvez ci-dessous, extraits et commentaires choisis par Sabrina Debusquat.
Extrait à propos de la génération no-pilule :
“Moi je ne considère pas que c’est une remise en question mais quelque chose qui a à voir avec la liberté. Je crois qu’on aurait tort de l’interpréter comme une espèce de régression. Je comprends très bien le point de vue des “anciennes”, c’est à dire de celles qui ont lutté les premières. Pour celles qui ont vécu les avortements clandestins, une sexualité qui commençait dans l’angoisse quasi quotidienne de tomber enceinte, etc. la conquête était tellement énorme qu’on peut concevoir qu’elles soient aujourd’hui un peu effrayées d’observer avec quelle facilité les plus jeunes questionnent la méthode. Mais je crois que c’est une erreur de considérer qu’on fait marche arrière. Je crois, au contraire qu’on est dans une dynamique d’approfondissement, c’est à dire que si on donne aux femmes le pouvoir de contrôler leur corps, eh bien ce pouvoir elles l’exercent dans toutes ses implications. Y compris dans le choix des “ustensiles”, des techniques.
Je crois que c’est une erreur de considérer qu’on fait marche arrière. Je crois, au contraire qu’on est dans une dynamique d’approfondissement
Il y a le même phénomène aujourd’hui en ce qui concerne les règles avec la vogue de la coupe menstruelle. qui paraît aux plus anciennes qui ont découvert le tampon comme une libération après les serviettes hygiéniques. Avec la ocupe menstruelle on peut avoir l’impression qu’on revient à des méthodes un peu “archaïques”, “compliquées”, etc. mais non ! C’est simplement une option supplémentaire dans l’éventail des techniques qui sont proposées aux femmes dans le rapport avec leur génitalité.”
Je partage également l’idée évoquée en fin de documentaire à propos du fait que l’on peut arrêter la pilule et revenir aux méthodes naturelles sans pour autant prôner de manière globale un “retour en arrière” sur la façon de voir la famille ou autre.
Je m’étonne toutefois du discours de la gynécologue à propos de la baisse de libido sous pilule, à nouveau plutôt niée ou systématiquement ramenée à un phénomène psychologique alors que le phénomène est avant tout physique : les femmes qui ressentent une baisse de libido sous pilule ne se font pas des “idées” parce que “ce n’est pas naturel ou qu’elle ne “ressentent plus leur cycle” : elles n’ont tout simplement plus de désir, de manière mécanique. Or, comme le montre mon enquête il y a de nombreux paramètres physiques, mécaniques, basiques, logiques qui impactent négativement la libido sous pilule. Arrêtons de nier la parole féminine à ce sujet.
Le sexe comme objet – Savoirs et sexualité (3/4) – 55 MIN
Le petit comprimé qui a changé la face du monde, une histoire scientifique de la pilule
Page de l’émission : Le sexe comme objet – Savoirs et sexualité (3/4)
Pour en savoir plus sur la pilule, son histoire, son impact sur la santé et l’environnement, lisez J’arrête la pilule.