#MarreDeSouffrirPourMaContraception Sabrina Debusquat

#MarreDeSouffrirPourMaContraception : libérer la parole autour des souffrances contraceptives

Il y a un an, J’arrête la pilule a lancé un vrai débat autour de la charge contraceptive et des souffrances contraceptives qu’endossent les femmes pour l’assumer. Depuis, la presse publie de nombreux témoignages alarmants de femmes qui illustrent à quel point l’offre contraceptive actuelle ne répond pas aux besoins de nombre d’entre elles.

Dans un article publié le 28 novembre dernier, le quotidien La Montagne racontait les parcours du combattant contraceptif d’une clermontoise :”Une Clermontoise raconte la galère de la contraception et son IVG chez une sage-femme

Extraits :

“Comme de nombreuses femmes, le parcours d’Aurélie, sur le plan de la contraception, a été une vraie galère. Jusqu’à une période récente, elle ne supportait pas les différentes contraceptions qu’elle essayait. Poussées d’acné, inconfort, douleurs voire déprime, autant de symptômes qui l’ont obligée à changer à plusieurs reprises de contraceptif.

Au-delà des symptômes physiques et psychologiques, « prendre des hormones toute ma vie me dérangeait de plus en plus ». Des changements, des arrêts qui ont fait le lit de périodes à risques sur le plan de la fertilité. Et Aurélie s’est retrouvée accidentellement enceinte. Quatre grossesses non souhaitées pour lesquelles elle a eu recours à l’IVG.”

L’offre contraceptive actuelle ne répond pas aux besoins de nombreuses femmes qui en viennent à devoir assumer des IVG faute de contraception efficace et/ou dénuées d’effets secondaires trop gênants.
Charge mentale contraceptive
 

Un hashtag pour libérer la parole :

Ce genre de témoignage prouve à quel point l’offre contraceptive actuelle n’est ni “suffisante” ni si “pléthorique” qu’on le dit. L’offre contraceptive actuelle ne répond pas aux besoins de nombreuses femmes qui en viennent à devoir assumer des IVG faute de contraception efficace et/ou dénuées d’effets secondaires trop gênants…
Face à ce constat, je propose de lancer un hashtag et de libérer la parole autour de ce que j’ai appelé “les souffrances contraceptives” (tous ces effets secondaires des hormones, des DIU ou autres dispositifs médicaux contraceptifs qui gâchent le quotidien et le bien-être physique et mental de nombreuses femmes) :
 
#MarreDeSouffrirPourMaContraception
 
Pour que cela change, il faut que les femmes parlent de ce qu’elles vivent. Comme pour le mouvement #MeToo ou #BalanceTonPorc, il faut que les femmes témoignent de leur vécu intime pour que la société ouvre les yeux, épaule celles qui en ont besoin et cherche des solutions.
Sur Facebook, Twitter, Instagram et partout ailleurs, témoignez de vos galères contraceptives et lancez vos propositions pour que cela change avec #MarreDeSouffrirPourMaContraception

#MarreDeSouffrirPourMaContraception Sabrina Debusquat

Libérer la parole d’abord pour voir les choses bouger ensuite :

C’est en libérant la parole que les choses bougent ! Il y a quelques années la plupart des gens ignoraient les scènes d’horreur et les véritables mutilations que vivent certaines femmes en accouchant : désormais plus personne n’ignore ces violences obstétricales et le gouvernement s’est saisi de la question. Il y a quelques mois la plupart des hommes n’imaginaient pas le caractère quotidien et insidieux du harcèlement sexuel : désormais tout le monde sait ce qu’endurent de si nombreuses femmes en silence.

C’est en libérant la parole que les choses bougent ! Joignons nos forces pour que nos filles et petites filles n’aient pas à endurer cela. Pour créer un monde où plus personne ne souffre de sa contraception.

Alors aujourd’hui, joignons nos forces pour que nos filles et petites filles n’aient plus à souffrir pour assumer la charge contraceptive. Pour qu’elles puissent disposer d’une contraception qui soit à la fois efficace et sans effets secondaires qui peuvent gâcher le quotidien voire mener à la mort ou au handicap. Osons rêver à un monde où plus personne ne souffre de sa contraception afin que ce rêve puisse devenir un jour réalité.

L’histoire contraceptive n’en est qu’à ses débuts et il ne tient qu’à nous de nous allier pour que les utopies des femmes d’aujourd’hui deviennent la réalité de demain. Comme l’ont fait avant nous nos mères et nos grands-mères…

 

Sabrina Debusquat*.


Sabrina Debusquat est une journaliste féministe indépendante spécialiste de la santé des femmes. Dès 2014, elle était la première journaliste française à consacrer une enquête complète sur les violences gynécologiques. Elle est également l’auteure de J’arrête la pilule, livre-enquête qui dévoile le désarroi de nombreuses femmes qui souhaitent en finir avec les souffrances contraceptives.