Efficacité méthodes naturelles

400 médecins français disent stop à la désinformation autour des méthodes naturelles

Depuis la sortie de J’arrête la pilule, on n’a jamais autant entendu parler des méthodes naturelles de contraception. Pourtant, certains médecins ignorant tout d’elles et procédant à de nombreux amalgames ou préjugés remettent en cause, sans fondement, ces pratiques.

400 professionnels de santé réagissent en publiant une tribune…

La sortie de J’arrête la pilule a lancé depuis septembre un débat public autour de la charge contraceptive. La journaliste Sabrina Debusquat a alors mis sous le feu des projecteurs les “méthodes naturelles” de contraception qui s’avèrent très efficaces si bien employées et ont le mérite de constituer une alternative intéressante aux contraceptions hormonales que de plus en plus de femmes rejettent.

Malgré de nombreuses études scientifiques prouvant leur efficacité, ces méthodes sont encore aujourd’hui largement ignorées des médecins français, quand ils ne les moquent pas. Face à ce comportement, 400 médecins, gynécologues ou encore sages-femmes français disent “stop à la désinformation autour des méthodes naturelles”. Leur tribune a reçu en quelques semaines plus de 1 400 signatures, dont 400 de professionnels de santé formellement identifiés. Voici leur propos :

Extraits :

Nous professionnels de santé, médecins, sages-femmes, pharmaciens, ostéopathes et de nombreux autres professionnels de santé souhaitons vous exprimer notre ressenti suite à vos propos. […]

Non, les « méthodes naturelles » ne sont pas toutes à mettre dans le même sac. […]
Non, le taux d’IVG par femme n’augmente pas en France, il est stable ces dernières années, voire à la baisse, et ce alors que les Françaises se détournent de plus en plus de la pilule. […]
Non, il n’y a pas un « recours massif » des Françaises aux méthodes naturelles. […]
Non, les « méthodes naturelles » ne se résument pas à la « bonne vieille méthode Ogino ». […]
Oui, des méthodes naturelles très fiables existent et font l’objet d’indices d’efficacité scientifiquement évalués et reconnus au niveau mondial. […]
Oui, pour garantir un fort taux d’efficacité elles nécessitent rigueur, formation et aucun« bricolage ». […]

Alors, chers Confrères, quand cesserons-nous de faire croire aux femmes que les méthodes scientifiques d’observation du cycle sont archaïques, peu fiables, approximatives, aléatoires ? Quand cesserons-nous de leur laisser penser que sans nous, professionnels de santé, elles ne peuvent se connaître ? Les femmes ont le droit de comprendre comment fonctionne leur organisme. Les femmes en sont capables.

Chers Confrères, quand cesserons-nous de laisser penser aux femmes que sans nous, professionnels de santé, elles ne peuvent se connaître ?

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Professionnels de santé, vous pouvez visualiser et signer la pétition en ligne.

Pour les patientes qui souhaitent trouver un professionnel de santé formé aux méthodes naturelle (ou tout du moins informé), voici la liste des signataires de la pétition. Cela pourra vous servir de “base de donnée” :

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Voir aussi Gynécos/sages-femmes/généralistes formés et informés en contraception naturelle : la liste !

Ce que j’en pense :

Avant de réaliser une année d’enquête approfondie sur la contraception hormonale pour rédiger J’arrête la pilule, j’étais moi aussi plutôt ignorante des méthodes naturelles. Pourtant, quand on s’arrête aux faits et que l’on pose ses préjugés de côté, on se rend compte qu’il n’y a aucune raison de diaboliser ces méthodes.

Souvent, quand on parle méthodes naturelles, une réaction typique revient :

“Oui enfin ces méthodes c’est bien mignon mais je vous rappelle qu’avant la pilule les femmes qui utilisaient ces méthodes avaient des flopées d’enfants.”

Les faits : non seulement les “méthodes naturelles” modernes n’ont rien à voir avec la bonne vieille méthode Ogino mais plus aucune femme née après 1870 en France n’a eu plus de 2,6 enfants en moyenne (2 après la pilule) et le nombre d’enfants par femme avait déjà progressivement drastiquement diminué en France dès 1750 (cf. J’arrête la pilule, chapitre 1). Ainsi, dire que sans la pilule les femmes enchaînent les grossesses est non seulement faux mais nuit à la liberté contraceptive puisqu’il incite les femmes à prendre des hormones par peur.

Dire que, sans la pilule, les femmes enchaînent les grossesses est donc non seulement faux mais nuit à la liberté contraceptive

Efficacité méthodes naturelles

Comme le résume très bien – études et références à l’appui – cette tribune, le problème est que ces méthodes sont méconnues, toutes mises dans le même panier et font l’objet de préjugés (notamment quand elles sont développées par des groupes proches d’intérêts religieux).

Elles sont systématiquement décriées alors que, si l’on se calme deux minutes pour regarder les faits en face, elles font partie de la panoplie contraceptive au même titre que les autres méthodes. Les femmes devraient en être informées loyalement (études à l’appui) pour avoir VRAIMENT le choix de leur contraception.

Ces méthodes font partie de la panoplie contraceptive au même titre que les autres méthodes, les femmes devraient en être informées loyalement

De plus, j’attire votre attention sur le fait que la tribune publiée par le FNCGM (à laquelle cette contre-tribune répond) :

  1. Ne cite aucun fait tangible et semble uniquement basé sur des peurs, de l’idéologie et des préjugés infondés
  2. Il y a un conflit d’intérêts flagrant puisque ces professionnels ont pour but (c’est écrit sur leur site) de “promouvoir et défendre la gynécologie MEDICALE” (donc pas de prôner que les femmes gèrent leur contraception sans eux ni leurs produits, ni leur aide, ils n’y ont aucun intérêt)
  3. Enfin, les 37 grossesses révélées en Suède sous appli Natural Cycles ne peuvent à aucun moment être utilisées comme la preuve que cette appli (et l’ensemble des méthodes naturelles) n’est pas fiable (et pourquoi ces praticiens qui visiblement tiennent tant à nous parler de ces 37 grossesses non-désirées n’évoquent-ils pas les 55 000 IVG qui ont lieu chaque année en France chez des femmes sous pilule ?)

Bref, tout est mélangé et ne permet absolument pas aux femmes de s’informer. Cette tribune génère seulement de la peur.

Je suis donc heureuse du “sursaut médical” que constitue cette tribune pour dire stop à la désinformation autour des méthodes naturelles. Je tiens à souligner le courage de ces professionnels de santé. Car j’ai reçu de nombreux témoignages de professionnels du secteur me disant qu’il règne une omerta immense sur le sujet et que, malgré les études scientifiques prouvant leur efficacité, il est aujourd’hui en France très difficile de se prononcer publiquement en faveur de ces méthodes sans subir le rejet, la moquerie, voire les sanctions.

Il règne une omerta immense sur le sujet, il est aujourd’hui en France très difficile de se prononcer publiquement en faveur de ces méthodes sans subir le rejet, la moquerie, voire les sanctions.

Merci donc à tous les médecins qui agissent en faveur du droit des femmes à choisir réellement librement leur méthode de contraception parmi le panel des contraceptions existantes. Merci à vous qui faites évoluer vos pratiques au regard de la littérature scientifique. Merci à vous qui savez vous remettre en question et ne jamais juger vos patients pour leur offrir le meilleur.

Pour en savoir plus sur la pilule, son histoire, son impact sur la santé et l’environnement, lisez J’arrête la pilule.